Divination au moyen d’un poème.
Elle se pratiquait, chez les anciens, en ouvrant an hasard un poème célèbre et en considérant comme signifiant l’arrêt de la destinée le premier passage qui apparaissait. On choisissait ordinairement Homère ou Virgile.
Rabelais parle des sorts Virgilianes que Panurge va consulter sur son mariage. Ce genre de divination fut adopté chez les peuples chrétiens, mais ils cherchèrent la décision du destin dans les livres sacrés. Saint Augustin ne parait désapprouver cette pratique qu’en ce qui concerne les affaires du siècle. Grégoire de Tours expose lui-même la façon dont il s’y prenait pour se servir personnellement de ce procédé de divination. Parfois on écrivait des sentences d’un livre ou quelques vers détachés d’un poète sur des fiches de bois que l’on mettait dans une urne en les mélangeant. La sentence ou le vers qu’on extrayait de l’urne indiquait la destinée. Ou bien enfin on inscrivait des sentences en vers sur une planchette, et l'on y jetait des dés au hasard. L’arrêt du sort était contenu dans les inscriptions sur lesquelles les clés étaient tombés.
Tiré de 'L'art de tirer les cartes' par Antonio Magus, 1875.