Divination au moyen des rats et des souris.
Certains auteurs prétendent que la myomancie est la plus ancienne des sciences divinatoires, et que c’est pour cette cause qu’Isaie compte les souris parmi les abominations des idolâtres. Ce qu’il y a de certain, c’est que les rats et les souris jouaient un rôle important dans le système général de la divination chez les Romains; que la nature de leurs cris, le degré de leur voracité servaient d’indices aux présages heureux ou funestes.
Le cri aigre d’une souris, dit Elien, détermina Fabius Maximus à se démettre de la dictature.
Varron affirme qu’après avoir entendu un cri de souris particulièrement désagréable, Cassius flaminius renonça à la charge importante de général de la cavalerie.
D’après Plutarque, on conçut une fâcheuse idée de la dernière campagne de Marcellus, parce que des rats s’étaient permis de ronger quelques dorures du temple de Jupiter.
Caton, qui était un sage, attachait, quant à lui, moins d’importance aux faits et gestes des sinistres rongeurs. Un Romain étant venu un jour tout effaré le consulter en lui demandant ce qu’il devait penser de ce que les rats avaient mangé un de ses souliers, Caton lui répondit en riant que ce serait un prodige bien plus étrange si c’était le soulier qui eut mangé le rat.
Tiré de 'L'art de tirer les cartes' par Antonio Magus, 1875.