Divination au moyen des pierres.
La pratique consistait à laver pendant la nuit, dans de l'eau de source et à la clarté des flambeaux, certaines pierres précieuses, appelées siderites. Toutefois, la personne qui consultait devait être nette de toute souillure et avoir le visage couvert. On récitait alors des formules, on plaçait des caractères dans un ordre déterminé et l’on attendait la réponse de la pierre, qui devait s’agiter d’elle-même et rendre des sons doux et faibles, mais significatifs. C’est, ont dit des historiens, par ce système de divination qu'Hélénus sut prédire la prise de Troie.
Dans ce qui nous reste des oracles de Zoroastre, il est question d’une pierre que Pline nomme astroïte, et qu’il faut offrir en sacrifice lorsqu’on voit un démon terrestre s’approcher. Delrio et Psellus appellent cette pierre mizouris, miuzouris et miusuris, et prétendent qu’elle avait la vertu d’évoquer les génies et de leur faire donner des réponses aux questions qu’on leur posait.
Les Chananéens et les Phéniciens consultaient, dit-on, les pierres comme des oracles, et ces pierres, ainsi divinisées, étaient connues dans toute l'antiquité sous le nom de bétiles ou pierres animées, qui rendaient des oracles.
On a longtemps cru, et bien des personnes croient encore, que l'améthyste, cette belle pierre précieuse d’un violet foncé, qui était la neuvième en ordre sur le pectoral du grand prêtre des Juifs, possède la vertu singulière de faire voir l’avenir en songe à ceux qui la portent.
Tiré de 'L'art de tirer les cartes' par Antonio Magus, 1875.