Divination qui se pratiquait de deux manières :
1° Par des oracles rendus sans remuer les lèvres, c’est-à-dire au moyen de la ventriloquie. On comprend que les premiers ventriloques durent abuser de l’étrangeté des sons qu’ils émettaient pour donner à leurs paroles une portée magique et divinatoire. Les anciens attribuaient la ventriloquie à la présence des démons. C'est ce qui fit dire à Photius, patriarche de Constantinople: "On a entendu le malin esprit parler dans le ventre d’une personne; il mérite bien d’avoir l’ordure pour logis."
2° De la manière suivante : On remplissait d’eau claire un certain nombre de vases ronds en verre, autour desquels on disposait des torches allumées. On invoquait ensuite le dieu d'une voix basse et presque inarticulée, et on lui posait les questions du consultant. Un jeune garçon ou une femme enceinte devait observer avec l'attention la plus scrupuleuse les changements qui s'effectuaient dans l'apparence des vases. On évoquait alors les démons ou un démon en les conjurant de donner une réponse, qu’on trouvait pour ainsi dire écrite en images par les formes fantastiques que dessinait la réfraction de la lumière sur la surface des eaux. Chaque devin interprétait ces images à sa façon et y voyait la représentation des événements à venir.
Tiré de 'L'art de tirer les cartes' par Antonio Magus, 1875.