Divination au moyen d’un miroir, dans lequel les devins lisaient ou faisaient lire les événements à venir.
La catoptromancie se pratiquait chez les anciens de deux manières. Spartien rapporte que Didius Julianus, qui acheta l’empire après la mort de Pertinax, consultait les magiciens dans les circonstances importantes de sa vie. Une fois entre autres, après toutes sortes d’enchantements et de sacrifices magiques, trouvant que ces divers modes de divination ne lui suffisaient pas, il voulut se servir d’un miroir merveilleux qu’on présenta, non devant la face, mais derrière la tète d’un enfant à qui l’on avait bandé les yeux. On raconte, dit l’auteur, que l'enfant vit distinctement dans ce miroir Didius descendant du trône et Sévère y montant.
La catoptromancie dont parle Pausanias ne s’appliquait qu'à la santé. Il y avait, dit-il, à Patras, devant le temple de Cérès, une fontaine séparée du temple par une muraille; là était un oracle véridique, non pour tous les événements, mais seulement pour les maladies. Les malades faisaient descendre dans la fontaine un miroir suspendu à un fil, de telle sorte qu'il ne touchait que par sa base la surface de l’eau. Après avoir prié la déesse et brûlé des parfums, ils se regardaient dans ce miroir ainsi suspendu, et, selon qu’ils se voyaient le visage hâve et défiguré ou la face grasse et vermeille, ils concluaient que la maladie était mortelle ou qu’ils en guériraient.
Au XVI° siècle, il a été souvent question de miroirs magiques ou diaboliques. De nos jours encore, les sorciers des foires et des fêtes de village font lire le passé, le présent et l’avenir dans des miroirs à des sujets qu’ils font entrer dans des chambres obscures et à qui ils bandent les yeux.
Une catoptromancie qui réussit bien auprès des jeunes villageoises, c‘est celle qui leur promet de leur faire voir dans le miroir magique la figure de l’homme qu’elles doivent aimer ou épouser.
Tiré de 'L'art de tirer les cartes' par Antonio Magus, 1875.