C’était l’art de prédire l’avenir par l'inspection de l’air.
Le devin s’étendait une ample couverture sur la tête, et venait se placer en plein air au-dessus d’un grand vase rempli d’eau. Dans cette position, il énonçait ses questions à voix très basse, de façon à ne pas être entendu de l’assistance. Si l’air, interrogé par lui, faisait frissonner l'eau du vase, l’oracle était favorable, et il y avait tout lieu de bien augurer de l’entreprise sur laquelle on l’avait consulté. Si l’eau ne bougeait pas, c’est qu’il y avait à douter du succès. On le voit, c’était une sorte de réussite par l’air et l’eau.
Suivant François de la Torre-Blanca, jurisconsulte espagnol, auteur d’un livre curieux sur les crimes des sorciers, l’aéromancie consisterait à deviner l’avenir en faisant apparaître des spectres dans les airs, ou en représentant, avec l’aide des démons, les événements futurs dans les nuages, comme dans une lanterne magique.
Tiré de 'L'art de tirer les cartes' par Antonio Magus, 1875.